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A ce niveau de l’exposé, une question se pose : comment ces deux personnages se sont-ils connus ? Est-ce lors de la première croisade ? Et qu’ont-ils fait entre 1099 et 1118 ?
Ils seraient revenus en France, puis repartis en terre sainte, mais pourquoi 18 ans plus tard ?
Ne serait-ce pas plutôt deux membres d’une même famille que ces deux-là ?
Il se trouve que Geoffroy de Saint Omer a un frère (entre autres) que l’on nommait Hugues « dit le Païen ».
Dans la famille des Saint Omer, on trouve aussi un neveu de Geoffroy qui s’appelle encore Hugues « dit le Païen », fils de Gilbert de Saint Omer.
Ils font tous partie de la grande famille des Châtelains de Saint Omer, dont leur père Beaudouin épousa Mahaut De Créquy, d’une grande famille de nobles de Flandres et d’Artois.
Quelques historiens, n’arrivant pas à cacher l’existence de ce frère Hugues « dit le Païen », concluent qu’il est fait seigneur de Tibériade puis meurt en Palestine très tôt. Ceci arrangerait tout le monde, surtout les champenois, mais malheureusement, d’après certains chroniqueurs de l’époque, c’est Hugues de Fauquembergues, probablement aussi de la famille des Saint Omer, qui est fait Prince de Tibériade et qui meurt en Palestine.
Il est toutefois possible qu’un certain Hugues de Payns, vassal du Comte de Champagne, ait fait partie de la première croisade, encore qu’aucun écrit ne relate de faits d’armes de ce personnage.
Déjà une question : pourquoi un vassal de Châtelain deviendrait Maitre de l’Ordre, alors que d’autres châtelains sont présents à l’initiation du projet.
Possible également qu’il ait connu Geoffroy de Saint Omer a ce moment là et que rentrant en France, il rencontra Bernard de Clairvaux, ami du Comte de Champagne ; que celui-ci lui demanda de créer une milice et qu’il eut la présence d’esprit de prendre avec lui Geoffroy de Saint Omer, pour sa bravoure au combat. Il eut pu prendre également son Frère Hugues « dit le Païen », meilleur combattant, mais je rappelle que l’histoire le donne pour mort, qui en 1102 en Palestine, qui en 1106 en Turquie.
Faisons un aparté : les seuls textes que nous possédons de l’époque sont ceux de Guillaume de Tyr, chroniqueur. Guillaume de Tyr naquit en 1130, il fut le précepteur de Beaudouin IV, roi de Jérusalem, puis archevêque de Tyr vers 1175. Il mourut en 1184.
Naissant en 1130, il ne peut se mettre à l’écriture vraisemblablement que vers 1155-1160, soit presque 40 ans après les faits de la création de l’Ordre.
Il écrivit une « Historia de la terre sainte » mais cet ouvrage ne fut pas retrouvé. Son autre ouvrage, Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, fut transmise, mais inachevée.
Un autre historien, Jacques de Vitry, 1160-1240, évêque de Saint Jean d’Acre, écrivit beaucoup sur les saints de l’église catholique (notamment un acta sanctorium) mais peu sur les croisades, à part quelques lettres.
Voila tout ce que nous avons sur cette époque. Il faudra donc faire avec ce que nous trouverons, c'est-à-dire pour la plupart des documents soit d’état civil, soit actes notariés ou choses similaires, soit lettres échangées entre les ecclésiastiques, les rois et la Milice du Temple.
Si je reviens sur Hugues de Payns (de champagne) on trouve des actes le mentionnant, notamment son mariage, à une période où il devrait être en Terre Sainte.
De plus, n’oublions pas qu’après 1314, les communes ont détruit la totalité des documents ayant rapport de près ou de loin à l’Ordre du Temple, mais nous y reviendrons.
Nous trouvons, par contre un acte de donation d’une église à Cassel (nord) en présence de Hugues, Maitre du Temple, et Geoffroy de St Omer. Mais rien de ce personnage de Champagne !
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