
Servir
Frère Joël Magnet
Réflexion d'un vieux serviteur sur la notion de « servir »
Servir, ce mot permet de préciser qu’un individu ou un sujet fait partie intégrante d’une entité, telle qu’une entreprise, une organisation, une association, ou même une famille.
Choisir de servir constitue un choix éclairé, renforçant notre identité et notre place dans le monde. Dans un monde en constante évolution, la notion de service prend une importance capitale. Servir les autres ne se limite pas à un simple geste altruiste, mais elle est au cœur même de notre existence.
Servir, c’est s'acquitter envers quelqu'un, une collectivité de certaines obligations, leur consacrer son activité : Bien servir sa patrie.
Mais servir, c’est aussi apporter à quelqu'un, quelque chose, son aide, son appui : Ne dit on : Il est toujours prêt à servir ses amis.,
Servir, c'est sortir de notre zone de confort pour aider, soutenir et être bon avec les autres, tout en étant sensible à leurs besoins.
Le chevalier moderne pour être amené à servir, se doit d'avoir des valeurs éthiques et spirituelles, tels que honnêteté, intégrité, générosité, résilience, compassion, dévouement, loyauté, respect, justice et foi.
La chevalerie n'est pas morte, écrit Olivier de Lespinats dans son dernier livre, elle a simplement pris de nouvelles formes, nous invitant à devenir des défenseurs d'un monde meilleur, armés de valeurs profondes et d'un engagement sincères envers la justice , la fraternité et la dignité humaine.
Dans un monde en constante mutation où les repères moraux et étiques semblent parfois s’effriter, les valeurs chevaleresques apparaissent comme une ressource précieuse.
La chevalerie nous enseigne que chaque petit geste compte et que l'action collective peut transformer le monde.
La chevalerie moderne est marquée par une grande diversité, car elle peut être incarnée dans différents contextes et domaines de la vie, tels que le sport, les arts, la politique,les affaires, les relations sociales et les interactions personnelles.
Choisir de devenir chevalier aujourd'hui, c'est vouloir se révéler un guide pour les autres, un défenseur de la justice, et un acteur de la paix, tout en cherchant constamment à cultiver ses propres vertus.
Roland J. Maroteaux dans un ouvrage, précise : La chevalerie reste une immense fraternité qui rassemble des hommes et des femmes partageant le même idéal de paix et d'amour.
Ne pas perdre de vue qu'être chevalier c'est avant tout, mettre en application, au quotidien, certaines valeurs délaissées, c'est à dire toutes les valeurs humaines jugées indispensables à notre civilisation mentale et spirituelle, en quelque sorte : servir,…en « s'adaptant pour réussir» dans l’action entreprise.
La question pourrait se poser : Pourquoi envisager de servir, aujourd’hui ?
Dans notre civilisation actuelle, il semblerait que l’individualisme ait pris le pas sur le sens de l’entraide, de l’assistance, de l’aide, du secours, sur le fait tout simplement, de rendre service !
Ce genre de situation, que l’on pourrait nommer « l’individualisme » pourrait conduire au fait que certains, beaucoup trop, pensent que tout un chacun n’ a pas besoin d’autrui pour vivre, pour exister, pour évoluer, alors qu’il n’en est nullement le cas.
Malheureusement, nous connaissons tous quelqu’un, à l’apogée de sa réussite (en tous genres) qui a , ou qui a eu , une attitude dédaigneuse, irrespectueuse, conquérante, pour parvenir à ses fins et qu’à un moment de son existence cette personne s’est retrouvée dans un besoin (en tous genres). Il n’est jamais trop tard pour changer, pour aménager son comportement, mais que de temps perdu, de forces dépensées, de mépris adressés, pour à un moment donné de la vie, juste pour être ou avoir été, paraître, et pouvoir se targuer d’avoir réussi, en écrasant parfois les autres sur son passage sans vouloir l’admettre, bien entendu !
Un dirigeant n’est rien sans son entourage, ses collaborateurs, ses salariés, ses clients, et vice et versa, la base a, à un moment donné, besoin d’avoir recours à l’étage supérieur, à la reconnaissance, à la rétribution, par son employeur décideur !
Il est écrit dans de nombreux endroits « un jour viendra….. » où tout un chacun pourra avoir besoin de l’aide de son prochain, et parfois plus vite que l’on ne le pense, que l’on ne l’imagine.
Alors pourquoi attendre que le jour du besoin d’autrui se fasse sentir, pour se culpabiliser et se dire « ha, si j’avais su, lorsque je le pouvais, j’aurai dû m’engager dans telle ou telle voie, dans telle ou telle action, au lieu d’attendre aujourd’hui que l’on me vienne en aide, ou que je ne puisse plus agir car mes forces actuelles m’abandonnent pour envisager de faire quelque chose ».
Chacun d’entre nous connaît autour de soi quelqu’un(e) qui pourrait s’investir, apporter du mieux être à autrui, modestement, à son niveau, mais qui ne voit pas l’utilité, la nécessité , de se mettre en mouvement.
C’est bien l’expression adaptée à retenir « se mettre en mouvement » , qui doit retenir l’attention , et créer un déclic pour s’investir.
Car le laxisme, c’est aussi à quelque part une forme, d’individualisme, de complicité silencieuse au laisser faire, tout en paraissant à l’écoute et à la compréhension d’une situation .
Ha voir, écouter, s’éclairer, agir, seraient peut-être des actions à inscrire dans le répertoire de réflexion de certains !
Servir les autres est essentiel pour une vie épanouissante. Cela signifie adopter une habitude, pas juste faire un geste ponctuel, c’est être utile à quelqu’un ou à quelque chose.
Servir, c’est aussi savoir donner de son temps, être bénévole, et ainsi être accompli.
Bien entendu, à l’impossible nul n’est tenu; on ne peut pas exiger de quiconque ce qui lui est impossible de faire !
